Dernier arrêt, et comme l'année dernière, nous terminons avec un film de la saga Halloween, si fournie qu'il devrait être toujours possible, quelle que soit notre thématique, de parvenir à en caser un...
Neurones au repos, aujourd'hui, presque un petite note de bas de page en regard de la monumentale analyse d'E.T, toute conclusive, hier soir. Difficile de ne pas quitter 1982, pour ma part, avec une immense nostalgie, il y a dans ces pages quelques uns des films qui m'ont fait aimer le cinéma à la folie- folie qui s'exprime bien, je pense, dans un entreprise comme celle de ce Train Fantôme. Un des cinéastes les plus chers à mon coeur- peut-être le plus- manque à ses pages. Matthias l'a mentionné hier, il s'agit de Tim Burton, qui pose en quelques minutes en cette année 1982 les bases de tout son cinéma des 30 ans à venir. Vincent, film d'animation en noir et blanc est une merveille où Burton vient encore chercher le coeur de son art aujourd'hui. Précisément: ce mercredi sort sur les écrans Frankenweenie, son nouveau... film d'animation en noir et blanc ! Que pourrait-t-il y avoir à faire de mieux, pour célébrer ce cinéma d'Halloween que de se glisser aujourd'hui dans une salle obscure, en espérant, sous la caméra de Burton, un peu, revoir 1982 ?
COUPEZ !
Neurones au repos, aujourd'hui, presque un petite note de bas de page en regard de la monumentale analyse d'E.T, toute conclusive, hier soir. Difficile de ne pas quitter 1982, pour ma part, avec une immense nostalgie, il y a dans ces pages quelques uns des films qui m'ont fait aimer le cinéma à la folie- folie qui s'exprime bien, je pense, dans un entreprise comme celle de ce Train Fantôme. Un des cinéastes les plus chers à mon coeur- peut-être le plus- manque à ses pages. Matthias l'a mentionné hier, il s'agit de Tim Burton, qui pose en quelques minutes en cette année 1982 les bases de tout son cinéma des 30 ans à venir. Vincent, film d'animation en noir et blanc est une merveille où Burton vient encore chercher le coeur de son art aujourd'hui. Précisément: ce mercredi sort sur les écrans Frankenweenie, son nouveau... film d'animation en noir et blanc ! Que pourrait-t-il y avoir à faire de mieux, pour célébrer ce cinéma d'Halloween que de se glisser aujourd'hui dans une salle obscure, en espérant, sous la caméra de Burton, un peu, revoir 1982 ?
COUPEZ !
Halloween
III, Le sang du sorcier (Halloween III : Season of the witch)-
Tommy Lee Wallace- 1982- Etats-Unis .
Aller
volontairement à l'encontre des attentes du public est courageux.
John Carpenter, Debra Hill et Tommy Lee Wallace l'on fait. Halloween
III: le sang du sorcier se passe presque entièrement de Michael
Myers.
Le légendaire croquemitaine indissociable de la franchise
(j'adore ce terme...) Halloween n'apparaît dans le film qu'à
la télévision, qui diffuse le film de John Carpenter. Ce qui fait
du premier Halloween un élément intra-diégétique du Sang
du Sorcier, qui de fait, ne se déroule même pas dans le même
univers cinématographique, mais bien dans « notre »
réalité. Cela explique peut-être la mauvaise réputation du film,
qui fut pourtant largement rentable à l'époque, même si c'est le
film de la série qui remporte le moins de succès. Il connaît
aujourd'hui une certaine réhabilitation, via notamment une belle
édition Blu-Ray toute récente, bardée de suppléments. Le film,
bien conçu, bien fabriqué est un bon long métrage d'horreur de
série, et la mérite.
Carpenter
n'avait pas envie de donner de suite à Halloween (il ne réalisera
lui même aucune des sequels, à l'exception de quelques scènes de
Halloween II, étant mécontent du résultat tourné par Rick
Rosenthal), tentation qui lui semblait déjà absurde en 79, et
totalement impensable avec le personnage de Myers une fois emballée
la première suite de son slasher déjà mythique. Table rase, donc,
en ne capitalisant, pour le nouveau projet, que sur les noms inscrits
au générique, et le point de départ de l'action, centrée ici
aussi sur la nuit d'Halloween. C'est d'ailleurs l'idée de Carpenter
et Hill -qui, s'ils trouvent idiot de continuer avec Myers ne sont
pas contre la rente possible d'une série à succès- transformer les
« Halloween » en une série de films anthologiques, dont
l'action se situerais à chaque fois à la toussaint. Idée reprise,
non par Carpenter, mais bien plus tard, par Michael Dougherty dans un
Trick'r'treat méconnu mais fort sympathique.
Malheureuse, n'en achète pas, ils veulent diriger le monde ! |
Dans
Le sang du sorcier, le folklore de la fête des morts est ramené
vers sa tradition celtique, une fabrique de farce et attrape
d'origine irlandaise occupant le cœur du récit. Une histoire au
croisement de plusieurs genres, qui donne beaucoup de charme au film.
Autre entourloupe des producteurs, le slasher n'est qu'une composante
très mineure du film, qui relève plus du film « de secte »
(si une chose pareille existe...), de l'enquête surnaturelle et du
récit de complot paranoïaque. C'est probablement l'influence
majeure du film, qui rappelle fortement L'invasion des
profanateurs de sépulture, dont Carpenter est grand fan. Nous
suivons donc le parcours de deux personnages-les seuls à avoir
conscience du complot, évidemment- qui tente de comprendre ce qui se
trame derrière la vente de masques d'Halloween suspects, en tout cas
suffisament pour qu'un patient de l'hopital où travaille le Dr
Chalis soit assassiné en essayant d'avertir le personnel de l'hôtel
de quelque chose à leur sujet. Mais quoi ?...
ça slashe tout de même un peu dans Halloween III. |
Le
meutre de Grimbridge est perpétré par un homme en costume et
lunettes noires, au faciès impassible, et qui est un peu filmé
comme Michael Myers dans le film original. Ce sont ces homme de mains
qui amènent le léger parfum de
slasher au film. Pour le
reste, nous allons suivre l'enquête du Dr Chalis, plus ou moins
alcoolique, plus ou moins impliqué dans la recherche de la vérité,
bien impliqué, par contre, avec la jeune fille de Grimbridge, Ellie.
Ce couple bizarre- elle pourrait être sa fille- dégage une alchimie
curieusement attachante à l'écran, peut-être parce que Chalis (Tom
Atkins) ne fait rien pour ne pas paraître son â ge- il a des scènes
déshabillées sans pitié!- et s'attachera à Ellie au point de la
suivre jusqu'au bout dans sa recherche de la vérité au sujet du
décès de son père. Les personnages, à l'exception d'Ellie ont
tous du relief, et possèdent tous quelque chose d'antipathique, ce
qui les rends à la fois humains et vivants à l'écran même
lorsqu'il s'agit de rôles très brefs- comme cette gérante de
magasin de farce faussement aimable qui connaître une mort assez
spectaculaire et atroce, par l'entremise d'un bouton illustrant le
logo de la fabrique Silver
Shamrock.
C'est sur ces boutons que repose d'ailleurs la réussite du complot.
Agraffé sur chaque masque vendu- et leur succès est phénoménal-
le badge contient une puce éléctronique qui, une fois activée,
fait subir quelque chose d'affreux à celui qui le porte.
Et voilà comment on devient maître du monde. |
La
fonction réelle des masques n'est jamais vraiment éclaircie dans le
film, mais c'est plus amusant que frustrant. Le final repose
d'ailleurs sur une ellipse évitant, justement, d'avoir à nous
montrer ce qui va se produire. On aura bien vu, dans deux scènes
précédentes, les puces électroniques provoquer une espèce de
pourrissement intérieur de deux victimes, mais on a peine à croire
que le patron de Shamrock, Cochran,ait mis au point son plan depuis
des décennies, et vendu des milliers de masques simplement pour tuer
les enfants de ses clients le soir d'Halloween.
Le
film est un joyeux fourre-tout, où on repère des recyclages
d'idées, pêle-mêle, qui en inspireront peut-être d'autres. Le
folklore celtique- au centre du fameux Wicker
Man-
est adapté à l'époque : la fabrique Shamrock est tenue, en
fait, par des sorciers, qui font voler un mégalithe de Stonehenge
pour leur plan machiavélique. C'est par le biais de la télévision
qu'il entendent activer les masques- les téléviseurs, après
Poltergeist
sont désigné pour la deuxième fois cette année comme les
tortionnaires des enfants. Les robots conçus par Cochran font songer
à ceux de Mondwest
et Alien,
et après eux viendra le Terminator
de Cameron (le final du Sang
du Sorcier
fait beaucoup penser à ce film). Les automates en complet ont-ils
inspirés les extra-terrestres du Sholder dans Hidden ?
En tous cas cette idée de l'envahisseur dissimulé sous une
apparence humaine refera surface dans Invasion
Los Angeles
de Carpenter lui-même.
Les Hommes En Noir d'Halloween III: Le sang du sorcier. |
Pour
un budget très modeste- même si luxueux comparé au premier
Halloween
(presque
10 fois moins cher!) le film est somptueux. Ils rassemble
d'excellents techniciens : Dean Cundey, directeur de la
photographie qui donne au film cette facture veloutée indissociable
et du style Carpenter (même s'il y a moins de
steady cam ici
que dans Halloween)
et des années 80. Aidé par le montage de Mark Goldblatt, le film
flatte vraiment l'oeil par son élégance et sa beauté chromatique.
Les scènes nocturnes,nombreuses, se déroulent dans un nuit
lumineuse et colorée, mais qui n'a jamais l'apparence grisâtre
d'une nuit américaine.
Alan
Howarth et John Carpenter illustrent le film d'une de leur plus belle
bande-originale. Entièrement synthétique, la musique, qui n'a pas
pris une ride, magnifie certaines scènes en leur donnant une
atmosphère incomparable, dont s'approchera un peu Brad Fiedel, pour
ses meilleurs travaux (Terminator
et L'Emprise
des ténèbres).
La petite comptine entêtante accompagnant les spots publicitaires de
Silver Shamrocks a peut être inspiré Danny Elfman pour l'annonce de
Willy Woncka, dans Charlie et la chocolaterie, un film qui présente
d'étrange similitudes avec Le
sang du sorcier :
l'ambiance dans la fabrique, la figure paradoxalement inquiétante
d'une industrie à priori vouée au plaisir des enfants, et qui est
représentée comme un empire totalitaire où le bonheur est
obligatoire.
Comparez la chanson de Silver Shamrocks avec celle de Willie Woncka... ce dernier voudrait-il lui aussi devenir maître du monde ?
L'insuccès
relatif du film aura raison de l'interêt de Carpenter pour son
concept de suites à Halloween. Les films reviendront à la morne
orthodoxie du slasher, pour des résultats toujours un peu plus
navrants, jusqu'au sursaut du 20eme anniversaire, et les deux perles
de Rob Zombie. Mais le cru de 1982, osé, à contre-courant, est
aujourd'hui peut-être encore meilleur qu'à l'époque. Entre deux
remakes plus ou moins inspirés, il est bon de se laver un peu l'oeil
avec cette jolie petit production témoignant de l'esprit
anticonformiste d'un cinéaste alors en pleine possession de ses
moyens, John Carpenter, dont l'influence plane sur tout le film de
Tomy Lee Wallace. Jusqu'à cette fin qu'il aurait pu filmer,
parfaitement ambiguë, nous suggérant que la télé, bien évidemment
contrôlée par les forces du mal, à gagné. Enfin ! Quel
pessimisme, John !
L'originalité du scénario est du en grande partier au scénariste Nigel Kneale, une des idoles de Carpenter, plus connu pour sa série des Quatermass. Tout ça donne le goût de le revoir !
RépondreSupprimerJ'avais lu que mécontent du traitement fit à son script c'est lui qui avait réclamé son retrait du générique. Mais il y a effectivement quelque chose de "l'horreur à l'anglaise" dans cette science fiction angoissée, ces sorcières, ce complot à l'épicentre rural. J'ignorais, par contre, que Kneale fut des idoles de Carpenter. Merci de votre passage Mario, n'hésitez pas à éclairer nos chandelles... Et surtout, un BON HALLOWEEN.
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