vendredi 4 novembre 2011

38- Trick 'r Treat, Michael Dougherty, Etats-unis, 2007


Scénariste à ses heures, Michael Dougherty, qui signe ici sa première réalisation, a du aborder son projet comme un bon élève appliqué, à l'école de l'horreur américaine. Comment faire, en effet, pour rendre attrayante une nouvelle compilation de sketches fantastiques, genre largement tombé en désuétude (la télé est passée par là), s'il eu jamais un réel succès ?
Tout d'abord, plutôt que de chercher à relier ses éléments par un fil rouge plus ou moins artificiel, Dougherty choisit de raconter chacune des quatre histoires formant le film en parrallèle, alternant les récits et multipliant les sauts d'une histoire à l'autre.
De là, sans doute, l'idée, et la nécessité, pour l'auteur, de trouver une unité de lieu et de temps, permettant de faire se croiser les personnages ou les points de vue. Ce sera donc pendant la nuit de Halloween, emblématique de l'invasion d'un fantastique éternel (vampires, loups-garous, sorcières, zombies, ils sont tous là d'une manière ou d'une autre. ) dans le monde séculaire. L'imagerie de la fête célébrée durant la dernière nuit d'octobre va aussi fournir au film son terreau pictural. Rue jonchées de feuilles mortes, forêts hantées aux arbres dénudés, marécages brumeux, citrouilles-lanternes balisant jardins et trottoirs, nuits aux lunes pleines et aux nuages dentelés, enfants aux déguisements inquiétants- mais sont-il vraiment déguisés ? - dans une veine très american horror, le film est visuellemt très réussi et soigné.
Une fois encore, c'est certainement pour éviter l'écueil de l'inévitable éparpillement esthétique du film à sketches que Dougherty donne au sien une sorte de mascotte- qui est tout simplement le croque mitaine d'une des histoires- une variations sur le personnage de l'épouvantail à tête de citrouille, croisé ici avec l'enfant déguisé en quête de bonbons. Un bon choix: le personnage est graphiquement marquant et sa silhouette peut intégrer sans peine la cohorte des monstres fameux de films d'horreurs.
Dougherty s'amuse raisonnablement avec les possibilités que lui offre sa structure chorale et ses personnages se croisant tous à certains moment de l'histoire. Mais on ne peut pas dire non plus qu'on atteigne des sommets de virtuosité narrative, ni que les mises en abyme soient vertigineuses.

N'en reste pas moins que Trick 'r Treat est un excellent petit film d'imagerie réussi mais sans ambition, parvenant à profiter d'une mythologie bien établie et aimée de tous les amateurs de fantastique, et en inversant un certain nombre de cliché, déroule un scénario qui se suit avec plaisir.

Le générique fait défiler des images du film se transformant en case de comics. C'est exactement de ça qu'il s'agit: un bon EC Comics, un conte de la crypte ou une histoire remontée du Vault of Horror, plaisant, dans une esthétique typiquement américaine, très influencée (c'est à la mode) par les productions des années 80- on pense à Joe Dante, au Romero de Creepshow, aux Contes de la nuit noire. Dans ce petit cadre, Trick'r treat est un bien joli tableau.

3 commentaires:

  1. Amusant, ludique, référentiel, plein d'humour mais n'oubliant jamais le frisson, effectivement dommage que ce film n'est pas eu plus d'audience. Il est le digne rejeton morbide de "Creepshow" que j'adore.

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  2. tu l'as vu aussi celui-là ? (ils en ont des films à Gotham Import ! :-) )
    Et bien, tu regardes vraiment tout ! Peut-être que c'est ce film qui a permis à Anna Paquin d'avoir son rôle dans True Blood ?

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  3. Oui, je l'ai vu sur Canal + quand il est passé. Tout simplement !

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