dimanche 7 septembre 2014










3/10: Captain America, le soldat de l'hiver- Anthony et Joe Russo, U.S.A, sorti le 26 mars 2014.




Vit-on les débuts d'un nouvel âge des studios ? Respectivement dirigé par Thomas Tull et Kevin Feige, Legendary Pictures, et Marvel Studio ont construit en moins de dix ans une image de marque forte, une formule reconductible et au succès renouvelé, qui dans le cas de Marvel replace le metteur en scène dans un rôle dont la critique l'avait péniblement sorti à l'orée des années 50: un simple technicien au service d'un produit entièrement calibré par le producteur tout-puissant.


On attend encore que la formule s'enraye pour de bon, avec un mauvais sourire, mais le public, à chaque film est au rendez-vous et plébiscite la vision médiocre de Kevin Feige. Que TOUS les films tournés après les Avengers se terminent par une bagarre générale impliquant un appareil volant géant s'écrasant sur une grande métropole semble presque tenir du mauvais gag. Et pourtant, le dernier machin en date, rigoureusement usiné sur le même moule remporte la mise de l'année. Avant les Gardiens de la Galaxie, c'est au Captain America que revenait cette année le créneau du premier semestre.
Pas spécialement incompétents, les yes-men sur le coup (les frères Russo) emballe la photocopie de tout ce qui a précédé, en allant un peu braconner sur les terres du Christopher Nolan des Dark Knight, ce qui ne devrait pas,  selon les calculs, faire baisser les entrées, vu la popularités des films avec Christian Bale. Discours promo bien rôdé, il s'agit pour les réalisateurs, à chaque nouveau film, de faire mine d'avoir des références un  poil arty, et de nous faire croire qu'avec eux, la vache, le studio prend quand même le risque du siècle. Ah ah. ici c'est le polar conspirationiste seventies qui est brandi, le pauvre qui n'en demandait pas temps depuis 20 ans. Pour ceux qui ne voit pas très bien de quoi on parle, on nous ressort du placard le branlant Redford, cette fois dans le rôle du manipulateur, et pas du manipulé... vous saisissez l'ambition du message politique ?
Evidemment, tout ça c'est du flan, de la poudre au yeux, de la bonne flûte qui a aussi son efficacité, puisqu'il se trouve des journalistes pour relayer la réussite de la chose, et le courage de la charge anti-NSA, politique sécuritaire américaine, et de la diplomatie américaine en crise. Mazette... on parle quand même d'un film dans lequel la clef USB contenant tout les secrets de la CIA locale (Le SHIELD) est planquée par le héros dans un distributeur de confiserie. Au moyen d'une ellipse nous demandant bien fort de ne pas essayer de comprendre comment il s'y prend d'ailleurs. Quand , quelques minutes plus loin, il suffit à l'héroïne et au Captain de simuler un baiser passionné pour dissimuler leur visages à des poursuivants qui passe à 5 mètres d'eux, ET QU'ILS Y PARVIENNENT, on aura saisi que la référence des frères Russo c'est peut-être plutôt Zucker et Abrahams que Pakula ou Frankenheimer.
Sinon, dans ce truc manichéen, puéril et moche à pleurer, il y a de bonnes bastons, à mains nues, et une musique dégueulasse.



 Oubliez Pakula et Lumett, la vraie référence des frères Russo, c'est ça.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire